Arrivé à Valdebebas en 2023 en provenance de Leganés, Thiago Pitarch n’a pas immédiatement tout cassé. Intégré à la Juvenil B, il a d’abord montré des qualités de manière intermittente. Des éclairs, mais peu de constance. C’est la promotion en Juvenil A, sous les ordres d’Alvaro Arbeloa, qui a marqué un tournant.
Il y a gagné en régularité, en responsabilité, jusqu’à devenir un rouage essentiel du milieu à trois. Cet été, il a franchi une nouvelle étape : des minutes convaincantes avec le Castilla, et même une convocation à un entraînement de l’équipe première par Xabi Alonso. Preuve que le club garde un œil attentif sur sa progression.
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Pitarch, un facilitateur de jeu
Ce qui frappe en regardant jouer Pitarch, c’est sa lecture du jeu. Il observe, anticipe, se positionne intelligemment. Chaque mouvement semble réfléchi. Il sait déjà ce qu’il va faire avant de recevoir le ballon, et souvent même ce que fera son coéquipier ensuite.Milieu relayeur mobile dans le 4-3-3 merengue, il ne reste jamais statique. Il descend pour aider à la relance, se projette quand il sent l’ouverture, se décale s’il manque de largeur… Il comprend les besoins du moment et s’y adapte.
Avec ballon, Pitarch ne ralentit pas le tempo, il le contrôle. À l’aise dans les petits espaces, il dribble court, se retourne vite, oriente bien son corps et prend souvent la bonne décision. Il n’est pas là pour faire le spectacle, mais pour faire progresser le ballon, souvent avec élégance. Il peut aussi jouer vers l’avant quand il le faut. L’Espagnol voit les intervalles, repère les courses, et n’hésite pas à casser les lignes. Il sait quand être simple, et quand oser. Techniquement propre, il sait aussi porter le ballon avec contrôle, et ses combinaisons rapides font avancer l’équipe.
Sans ballon, Pitarch est loin d’être passif. Il presse haut, avec intensité et dans un bon timing. Il ne court pas dans le vide : il coupe les lignes de passe, récupère proprement, et revient rapidement en transition. Il n’est pas un pur milieu défensif, mais il défend avec sérieux et intelligence. En duel, il ne se laisse pas faire. Malgré une carrure modeste, il met l’impact nécessaire. Il suit son joueur, coulisse bien, et comprend quand fermer ou ralentir. Son sens de l’anticipation fait souvent la différence.
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Des axes d’amélioration clairs
Comme tout jeune joueur, Thiago a encore bien des défauts à corriger. Il peut parfois trop en faire en possession : une touche de trop, un dribble risqué, ou une passe compliquée là où la simplicité aurait suffi. Il doit apprendre à mieux doser le risque.
Son premier contrôle sous pression est parfois exécuté avec dilettantisme, et ses passes manquent parfois de tranchant dans les zones serrées. Enfin, en phase défensive, il peut parfois sortir de sa zone trop vite et désorganiser le bloc. Mais rien d’inquiétant à ce stade. Ce sont des ajustements de maturité qui viendront avec l’expérience.
Ce qui impressionne le plus, au-delà de ses qualités techniques, c’est son caractère. Pitarch n’a pas besoin de parler fort. Son attitude, son langage corporel, son courage sous pression en disent long. Il réclame le ballon dans les moments chauds. Il prend ses responsabilités. Il ne se cache jamais. C’est ce genre de profil qui inspire la confiance. Un joueur qui peut, avec le temps, devenir un leader, non pas par ses mots, mais par sa fiabilité et sa constance.
Pour l’heure, Pitarch continue sa pré-saison avec le Castilla. Tout porte à croire qu’il aura du temps de jeu régulier cette saison. Le milieu espagnol progresse à grands pas et semble parfaitement intégré au projet. Mais inutile de brûler les étapes. À 18 ans, le chemin est encore long. Il y a encore beaucoup à affiner. Pourtant, chez ceux qui suivent La Fábrica, une certitude grandit : Thiago Pitarch est un nom à retenir. Pas une star née. Mais un joueur de fond. Un joueur de jeu. Et dans un club où l’exigence technique est reine, ça peut valoir de l’or.